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Rencontre avec Jeff Somec : Youtubeur en Corée du Sud

Fin 2019, nous avons rencontré Jeff Somec, Youtubeur français vivant à présent à Séoul avec sa famille. C’est dans un café d’Itaewon que nous l’avons retrouvé afin de l’interviewer sur son expérience enrichissante en Corée du Sud.

Premiers pas en Corée du Sud

Comment as-tu connu la Corée du Sud ?

C’était il y a neuf ans, lorsque je suis tombé sur le film emblématique « Old Boy » de Park Chan Wook. J’étais en état de choc après l’avoir visionné, vraiment. Parce que c’était la première fois que je voyais un film qui sortait de l’ordinaire. Le cinéma coréen c’est très fort. Surtout les thrillers, notamment psychologiques. Je me suis demandé d’où ça venait et lorsque j’ai découvert que c’était la Corée du Sud j’étais étonné. Pour moi l’Asie c’était principalement la Chine et le Japon, car ce sont les pays asiatiques les plus médiatisés en France. On n’entendait pas trop parler de la Corée à l’époque. La Kpop, les dramas n’étaient pas encore si répandus. Du coup, j’ai découvert le pays par les films coréens. Petit à petit, ça m’a ouvert les portes vers la culture coréenne, car après « Old Boy » j’ai recherché d’autres films du même réalisateur. Ensuite, je me suis intéressé aux autres productions dans lesquelles jouaient les acteurs que j’appréciais. Mais ce n’était vraiment pas évident à trouver.

Pourquoi as-tu décidé de partir en Corée du Sud ?

En vrai, c’est un rêve qui a mûri petit à petit. J’étais tellement passionné par les films coréens, la langue et les paysages que je découvrais, que cette envie de partir m’est venue peut-être deux ans après. Je voulais découvrir tout ça de mes propres yeux. Je voulais littéralement être dans le film ! Expérimenter ça par moi-même. Et puis, j’ai découvert des traits de la société coréenne : ces Coréens à fleur de peau, poétiques et fragiles. Pour moi les Coréens sont de grands romantiques. Dans les films, les émotions sont exprimées de manière très forte et ce côté-là m’intriguais, me plaisais. L’attente était vraiment longue, parce que j’étais à fond dans le cinéma coréen. Après c’était l’aspect financier qui m’a empêché de partir plus tôt. J’ai traversé une période compliquée, j’étais seul et il fallait que je me débrouille. Alors, malheureusement, les voyages ce n’était pas pour tout de suite.

Quelles ont été tes expériences les plus enrichissantes ?

Les rencontres. Comme je voyageais seul la première fois que je suis venu, c’était mon petit défi : tous les jours je devais essayer de rencontrer une personne nouvelle. Forcément, j’ai fait beaucoup de contact, car je voyageais seul. J’avais envie de faire connaissance avec du monde, mais le souci c’est que je ne parlais ni coréen ni anglais… Du coup, c’était beaucoup d’échanges comme manger et boire ensemble, partager des sourires. Ainsi, j’ai rencontré beaucoup de personnes comme ça, sans vraiment garder contact après. Ça a été une période très enrichissante pour moi. Ça m’a permis de me faire une véritable image des Coréens.

Ensuite, je me suis aperçu que professionnellement, la Corée du Sud m’offrait l’opportunité de tester tout ce que je voulais expérimenter avec un peu de motivation. Pour moi, c’était vraiment le pays de la chance. C’est-à-dire que lorsque je souhaitais tenter de travailler dans tel secteur, j’arrivais toujours à trouver un moyen d’y parvenir à travers les contacts que je me faisais.

Au final, peut-être que l’expérience la plus enrichissante en Corée c’était moi-même, car je me suis beaucoup ouvert. Je pense que si j’étais resté le même qu’en France, à me comporter comme un bon Français râleur, je n’aurais pas pu faire, vivre, découvrir tout ce que j’ai vécu en Corée du Sud. En fait, je pense qu’il faut avoir une attitude de « Yes Man » quand on est en Corée, c’est-à-dire de tenter tout ce que l’on ne ferait pas en France. Aller vers l’inconnu, sans en avoir peur. La Corée, ça n’a rien à voir avec la France, le cheminement de pensée est totalement différent. J’aime beaucoup cet aspect-là. Leur façon de penser me correspond beaucoup plus.

Tenter le Woofing en Corée du Sud

Le Woofing est un mot venant de l’organisation WWOOF (World-Wide Opportunities on Organic Farms), un réseau mondial de fermes biologiques qui propose d’être nourri et logé dans une ferme en échange de travail manuel (environ 6h/jour). Ce n’est pas rémunéré.

Tu as expérimenté le Woofing en Corée du Sud : pourquoi avoir fait ce choix ?

J’ai habité dans le sud de la France pendant quatre ans et à ce moment-là je voyageais beaucoup en Europe. J’avais trouvé une autre façon de pouvoir bouger quand j’étais en France : je vivais dans ma voiture et j’allais de ferme en ferme proposer mon aide, une journée ou deux. Du coup, comme j’avais quelques compétences, je me suis dit que ça pourrait me servir en Corée du Sud. Travailler dans les fermes m’a permis d’aller dans des coins reculés pour découvrir une culture plus profonde. De séjourner qu’avec des Coréens vivant un peu à l’ancienne, ne parlant aucune autre langue. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à voir et à apprendre sur la culture par ce biais. Aussi, c’était l’occasion de me faire une première expérience de travail en Corée du Sud, car en arrivant ici, je n’avais réellement aucune expérience professionnelle. J’ai travaillé en tant qu’agent de sécurité en France, mais ici ce bagage-là m’était inutile. Je devais repartir de zéro. Alors travailler dans les fermes, j’ai pensé que ça pouvait être valorisant pour mon CV.

 Que retiens-tu de cette expérience ?

Ce que je retiens de mon expérience en Woofing, c’est que ça m’a permis de rencontrer des gens géniaux. Les personnes de la ville ne sont pas comme celles de la campagne. Ils sont parfois très pauvres, mais ils ont une richesse intérieure exceptionnelle. Ça m’est arrivé de tomber dans des fermes démunies, où parfois il n’y avait même pas d’eau chaude et où je dormais sur un petit matelas à même le sol avec les rats à côté, ayant juste le minimum en électricité. Mais ce sont des gens qui vont vraiment au contact des autres, qui sont connectés à ce qui se passe autour d’eux. Ils passent leur temps les mains dans la terre ou bien à prier, car ils sont très pieux. Lorsqu’ils voient des personnes nouvelles, ils viennent à leur rencontre pour partager un moment de vie. Pourtant, moi, j’arrivais là, un étranger couvert de tatouages et je pensais que je risquais de ne pas être accepté. Mais pas du tout, ils m’ont adoré et le physique n’a absolument pas été une barrière. J’étais un peu comme un membre de la famille pour eux, et j’ai même gardé contact avec des fermiers qui ont plus de soixante-dix ans. Ils m’envoient des messages de temps en temps et ils souhaitent me revoir. Au contraire, c’est dans les grandes villes que je me suis heurté au stéréotype que l’on peut avoir à mon égard, mais pas dans les campagnes. Pourtant, on penserait plutôt l’inverse.

Est-ce que tes expériences en Woofing ont pu t’apporter d’autres opportunités professionnelles ?

Oui, cela m’a aussi permis de me tourner vers mon métier actuel, la cuisine. Je suis manager et je dirige ma propre équipe. Il arrive que le Woofing ne soit pas uniquement réservé aux fermes. Du coup, j’ai eu l’occasion de travailler pour un petit restaurant végane, au bord de la plage de Busan, qui battait un peu de l’aile. Ça a été ma première expérience en cuisine. Ils essayaient de prendre des gens qui avaient déjà de l’expérience. Je n’en avais pas dans cette branche, mais comme j’étais un habitué du Woofing ils m’ont laissé ma chance. Étant étranger je pouvais apporter un peu d’exotisme. J’y suis resté un mois.

Être model freelance en Corée du Sud

Tu fais aussi du modeling, comment en es-tu venu à faire cette activité ?

Le modeling est pour moi une source d’enrichissement personnel, ce n’est pas qu’un plus financier. Il faut savoir qu’en France, je n’étais pas du tout dans ce domaine. Même YouTube c’était quelque chose de très fort pour moi. Je n’ai jamais été à l’aise avec l’image de la caméra, même si je n’avais pas de mal avec les personnes autour de moi. J’avais ce petit côté pudique où parler devant la caméra était difficile. Pendant deux mois, je me suis entraîné tous les jours à parler devant l’objectif, sans jamais poster les vidéos, afin d’apprendre à m’exprimer à la caméra. Pour les photos c’est un peu la même chose : m’entraîner à prendre des pauses, un peu ridicules parfois, mais ça m’a aidé à me développer. Toutes ces choses étaient tellement loin de moi que j’étais sûr d’apprendre des choses sur moi-même. C’est la Corée qui m’a permis de réaliser cela.

Comment t’es-tu fait connaître en tant que model ? Par quel biais t’a-t-on démarché ?

Par le biais d’Instagram. J’ai reçu un message privé d’une personne recherchant le profil d’un homme tatoué avec une barbe. Il souhaitait me rencontrer pour tourner dans un clip vidéo, celui de G-Dragon. Pour le « casting », nous étions dans un petit café et l’homme m’a demandé de feindre la colère devant la caméra. Deux jours après, ils m’ont recontacté. Je devais jouer une scène de combat dans une cage avec un autre homme ayant le même profil que moi. Du coup, mon expérience dans ce domaine a commencé comme ça. En fait, c’est un effet boule de neige le modeling : plus tu en fais, plus tu vas en faire. Si je devais donner un conseil à ceux et celles qui souhaitent tenter l’expérience c’est que même si le premier shooting que l’on vous propose n’est pas rémunéré, allez-y. Cela vous permet de vous faire un book donc c’est intéressant. Mes premiers shooting ne me rapportaient pas grand-chose financièrement, mais c’était tellement enrichissant personnellement. Et puis, j’étais content d’avoir de belles images. Tu te sens fier de toi et j’ai gagné beaucoup de confiance en moi. Je me trouve plus loquace et plus à l’écoute des gens. Je me suis ouvert aux autres. La Corée du Sud m’a transformé de la meilleure façon qu’il soit, je trouve.

Du coup, tu travailles en tant que model freelance ? Comment choisis-tu les contrats que l’on te propose ?

C’est ça. Je me fais contacter de temps en temps pour des castings en parallèle de mon travail en cuisine. Dans un premier temps, je me renseigne sur le thème du shooting. Ensuite, comme je suis en couple, je pose certaines questions afin de savoir si je dois être proche ou non d’une femme. S’il y a des photos un peu trop sensuelles, par exemple. Je choisis en fonction de cela. Évidemment, il y a la paie, car plus tu fais de shootings, plus ta notoriété augmente. Cependant, ça m’arrive encore d’accepter des contrats où je ne gagne pas grand-chose, juste parce que j’aime l’atmosphère ou que je connais le photographe, si je vois cette expérience comme un enrichissement.

Toutefois, il faut faire attention. Il y a beaucoup d’escrocs et d’agences peu scrupuleuses dans ce milieu. Je préfère quand les annonces passent déjà par moi, sur Instagram. Mais, il y a parfois des agences qui font l’intermédiaire et qui prennent une énorme commission sur l’argent donné par l’entreprise en recherche d’un model. Elles ne sont pas du tout transparentes par rapport à cela. Il faut faire attention, pourquoi pas négocier les prix. Vivre que de ça peut être compliqué. Vous pouvez le faire, mais il est préférable de savoir un peu comment le milieu fonctionne. Je pense que ça doit rester un extra, une activité annexe et qu’il est préférable d’exercer une autre activité à côté. Le freelance me permet de faire ce qu’il me plait. Sa meilleure agence ce sera toujours de se faire soit même sa pub, sur Instagram principalement.

L’aventure YouTube commence

Quand as-tu démarré ta chaîne YouTube ? Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire des vidéos ? Que partages-tu à travers tes vidéos ?

J’ai démarré ma chaine YouTube en 2018, après déjà deux ans en Corée du Sud, un peu comme si j’écrivais sur un blog. Je ne voulais absolument pas être Youtubeur pour me mettre en avant, faire la star ou devenir influenceur. Je voulais simplement faire des vidéos pour moi. En fait, je souhaitais réaliser les vidéos que j’aurai aimé voir à l’époque. De plus, c’était une façon de conserver des souvenirs. D’ailleurs, ma première vidéo était sur mes expériences de Woofing. J’avais envie de partager mon quotidien, apporter des informations que l’on n’avait pas forcément, tout en instaurant une certaine proximité, comme si j’échangeais avec mes amis. Comme ma chaine était dans une démarche de partage, je n’étais pas spécialement régulier dans mes vidéos. Il y a trop de contenu similaire sur YouTube maintenant, c’est pourquoi je voulais proposer un contenu qui sorte de l’ordinaire. Aujourd’hui, je partage toujours mon quotidien, mais avec un point de vue différent puisqu’à présent je vis en Corée du Sud. J’essaye aussi de transmettre ce qui m’avait marqué et intéressé lors de mon arrivée.

Quels sont tes projets pour ta chaîne YouTube ?

Pour la suite, j’aimerais m’orienter plus sur des vlog familiales. Des vidéos souvenirs de ce que je vis, car c’est toujours agréable de les regarder. Je pourrais ne pas filmer tous ces moments ou bien les garder pour moi-même, mais le fait de les mettre sur YouTube me donne l’impression de les graver quelque part. Je prends beaucoup de plaisir à le faire. Pour moi, partager ma vie ne relève pas du domaine privé, car ce sont des instants que nous vivons simplement. Ça peut peut-être faire penser à de la télé-réalité, mais c’est juste des souvenirs et ça plait. Les personnes peuvent se projeter et avoir une idée de ce que l’on peut vivre en Corée. J’ai pas mal hésité au départ. Je ne voulais pas faire du « moi-je, moi-je » et finalement ne pas montrer grand-chose de la Corée du Sud. Mais, en fin de compte, c’est ça qui permet aussi aux personnes d’apprendre comment on peut vivre ici. Malgré que je sois un peu fou, blanc avec des tatouages, car le physique est très important en Corée, je peux montrer que je l’assume et que je le vis très bien. Aussi, je me suis demandé s’il n’y avait aucun risque à exposer ma femme et mon enfant, car il y a beaucoup de scandale autour de ça. Pourtant, mon enfant je ne le vends pas, elle fait aussi partie de ma vie et je suis fière de montrer ces moments ensemble. Je pense à l’instant où mes enfants pourront regarder ces vidéos et se dire « c’est génial ce que papa à fait ! ». En fait, je trouvais ça dommage de cacher ces souvenirs et ce choix est mûrement réfléchi. Cependant, je peux comprendre que certains Youtubeurs ne souhaitent pas les exposer.

Famille multiculturelle au pays du matin clair

Aujourd’hui, tu as fondé ta jolie famille au côté de Sujin et de ta fille Elina : comment est perçue ta famille multiculturelle par les Coréens ?

Avant de venir en Corée du Sud, j’étais un loup solitaire. Ma famille je l’ai construite ici. J’ai rencontré ma femme Sujin lors de mon PVT. Le point de vue des Coréens vis-à-vis de ma famille multiculturelle est très partagé.

– Le négatif

Malheureusement, il y a du négatif, venant principalement des personnes âgées, particulièrement des femmes, ou des hommes coréens qui sont très jaloux et peut-être conservateurs. En règle générale, le jugement et les réflexions sont toujours vis-à-vis de ma femme. Moi, je suis plutôt ignoré. Par exemple, il y a deux semaines, nous nous promenions dans les rues et nous riions comme des enfants. Cette attitude a dérangé une passante qui a carrément sorti une insulte gratuitement à ma femme, à voix haute, dans la rue, de façon tout à fait normale. Généralement, ça ne va pas aussi loin. Parfois, dans le métro, on va nous tenir le regard en marmonnant. Ce type de comportement en France c’est impossible, mais en Corée c’est banal. Tu sens que ce n’est pas un regard bienveillant, qu’il y a une gêne.

– Le positif

Le positif, c’est tout le reste ! Il y a parfois des personnes qui viennent nous voir : « Oh la la, vous êtes beaux ensemble et vous avez une petite fille ! ». Depuis qu’Elina est née, il n’y a quasiment plus que du positif. Je suis sûr que toutes les mamies qui nous jetaient des regards mauvais à l’époque sont les mêmes aujourd’hui, à venir voir notre petite pour lui toucher les joues et nous poser des questions. En fait, ces personnes voient à présent que notre relation n’est pas légère, que c’est du sérieux. Maintenant, quand on se promène, nous sommes une famille. À présent, le négatif vient plutôt des hommes malveillants sur les réseaux sociaux, qui n’hésitent pas à créer des rumeurs en écrivant dans un anglais approximatif. Mais ce genre de situation nous fait plutôt rire. C’est vrai que je parle peut-être beaucoup plus du négatif, mais je vous rassure il y a bien plus de positif que de négatif dans la balance !

Avez-vous parfois eu des malentendus dans votre couple dû à votre différence de culture ?

Oui, nous en avons eu beaucoup au début de notre relation. En Corée du Sud, il faut savoir qu’il y a énormément de jalousie, plus qu’en France. Toutes les histoires d’ex sont plus intenses. Les Coréens s’intéressent beaucoup au passé des autres. Ils veulent que la personne avec qui ils sont ait un antécédent propre. Tu ne peux pas faire des sorties ni avoir des amis du sexe opposé. L’amitié femme-homme n’existe pas en Corée. Aussi, la confiance des Coréens n’est pas si facile à obtenir. Ils sont toujours très suspicieux. De plus, ils aiment beaucoup interpréter le comportement et les paroles des autres, ça m’a vraiment marqué. En fait, ils essayent de savoir ce que toi tu peux penser et ça crée des malentendus. Pour nous, avec la différence de culture, ce point était accentué davantage. Les Coréens communiquent beaucoup de façon indirecte, c’est-à-dire qu’ils déterminent ta façon de penser sans vraiment prendre en considération ta propre opinion. « Tu dis ça, parce que tu penses comme ça. » Mais c’est simplement une différence culturelle.

Autre fait culturel important : les Coréens n’abordent pas les problèmes directement. Ils le gardent pour eux. Du coup, il faut que tu « devines » que quelque chose ne va pas. C’est moins franc, moins direct. Au départ, ma femme était très surprise, car quand quelque chose n’allait pas, je lui disais directement. Pour elle, c’était un comportement très fort. Sujin me voyait comme une personne qui cherchait la confrontation alors que ce n’est pas du tout le cas. C’était simplement pour éviter les malentendus inutiles.

– Après, il n’y a pas que des différences culturelles sociales.

Il peut aussi y avoir des différences culturelles avec la nourriture ou le style de vie. Les Coréens sont des couches tard, donc si tu aimes te coucher tôt ça peut être un souci. Au niveau de la nourriture, c’est très épicé donc si on mange des plats en commun ce n’est pas toujours évident. Sans oublier qu’ils n’ont pas d’heure fixe pour manger. Mais pour moi, cela n’est pas un problème. Une chose est sûre, ton style de vie changera forcément.

Qu’envisagez-vous pour votre petite famille à l’avenir ?

Nous allons essayer de nous reconstruire une petite routine avec Elina. Déjà, nous allons quitter Séoul. C’est une ville qui est sympa quand on est jeune ou business man, car elle est très dynamique, mais je pense que les villes aux alentours sont plus adaptées pour construire une famille. C’est aussi plus abordable financièrement, plus calme et on y trouve quand même de tout. On va retrouver une atmosphère plus sereine. Tout le monde court à Séoul et c’est très stressant d’y vivre au quotidien. Après je suis attaché à mon côté voyageur et ma femme a aussi ces envies d’évasion, donc on compte bien poursuivre ces activités en famille. Ne pas trop se poser non plus, ne pas tomber dans la routine, car c’est quelque chose que j’ai toujours fui afin de rester proactif.

En conclusion

Quels conseils peux-tu donner aux personnes ayant envie de tenter leur expérience en Corée du Sud ?

Si vous avez vraiment envie de tenter cette expérience, il faut le faire sans trop se poser de questions. Même moi, alors que j’avais pas mal voyagé seul, j’avais quelques craintes. Aussi, je n’avais pas trop d’argent, ni d’expérience, mais j’ai tout de même réussis à me reconstruire petit à petit. En fait, il ne faut pas penser à la finalité. Il ne faut pas se dire « moi je viens en Corée pour faire ceci ou cela ». C’est bien d’avoir des objectifs, mais il ne faut pas rester bloqué sur un résultat. Déjà, il faut venir voir comment ça se passe sur place. Ne pas trop s’imposer et faire de petits efforts, pas à pas, pour s’intégrer à la culture. Ayez toujours une attitude positive, allez à la rencontre des autres et laissez-vous guider. Nous sommes tous différents, mais il faut essayer de se construire soi-même à travers ce voyage, sans venir avec un autre but que l’enrichissement personnel dans un premier temps. Petit à petit, si on est motivé, il y a tout qui va finir par arriver. Je me souviens que lorsque j’ai rencontré Sujin, j’étais dans une période où je ne souhaitais plus fréquenter de Coréenne. J’avais été déçu de la mentalité des femmes coréennes que je trouvais très vénales et qui s’intéressaient à moi pour les mauvaises raisons. C’était donc le moment où je m’y attendais le moins et où je ne faisais plus d’efforts. Aussi, il faut garder ses rêves, savoir où on veut aller, mais sans trop s’y accrocher. Être patient, ne pas trop se presser, faire les choses dans l’ordre en faisant confiance à son instinct. Le voyage, ça aide à se développer. Il faut faire un voyage pour voyager, pas uniquement pour se déplacer.


Jeff Somec :

Merci Jeff pour le temps que tu nous as accordé. C’était vraiment un échange formidable et enrichissant ! Nous te souhaitons pleins de belles choses pour l’avenir et beaucoup de bonheur !

Connaissez-vous déjà Jeff Somec ? Partager avec nous votre vidéo préférée en commentaire ! En attendant, nous vous invitons à le retrouver sur YouTube, Instagram, Twitter & Facebook. Salut la pieuvre 😉

Retrouvez nos autres rencontres dans la rubrique « Interview » !

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À propos de l’auteur

29 ans, écrivain public et diplômée en Communication. Je suis fascinée par l’Asie depuis mon enfance. Curieuse et avide de découvertes, j'ai envie de partager avec vous ma passion pour la Corée du Sud. J'aime les voyages, l’architecture, la musique, l’écriture et les plaisirs simples que la vie a à nous offrir.

8 Commentaires

  • Gaufre et Chocolat en Corée
    5 février 2020 at 09:12

    Cette interview est intéressante !! De par les questions bien recherchées et des réponses tout à fait Jeff à 100% !
    C’est toujours un plaisir de vous lire. On ressent que Jeff est une bonne personne, il devrait y avoir plus de gens comme lui.
    Pour résumer tout ça, je le cite : « La Corée du Sud m’a transformé de la meilleure façon qu’il soit, je trouve. »

    Reply
    • Clothilde
      10 février 2020 at 13:16

      Merci les filles 😍😍😍
      C’est clair que Jeff est une personne en or et le monde se porterait mieux s’il y avait plus de personnes comme lui haha.

      Reply
  • Jung Magazine
    1 février 2020 at 15:50

    Très belle interview ! J’ai découvert la chaîne de Jeff il y a peut être 2 ou 3 mois et j’ai bien accroché à sa personnalité simple, sans prise de tête et joviale ! Son expérience en Corée démontre que le champ des possibles est infini, si on le veut vraiment 🙂

    Reply
    • Clothilde
      3 février 2020 at 11:02

      Merci beaucoup 😀 ! Jeff est vraiment une très belle personne et nous sommes toutes les deux ravies d’avoir pu faire sa connaissance à travers cette interview. Je suis tout à fait d’accord avec toi, lorsque l’on veut vraiment quelque chose et que l’on se donne les moyens d’y arriver, tout est possible !

      Reply
  • MelleKosan
    1 février 2020 at 00:50

    Super interview. Très intéressant de découvrir Jeffsomec autrement

    Reply
    • Clothilde
      3 février 2020 at 10:59

      Merci beaucoup ! Ravie que cette interview te plaise ^^

      Reply
  • Kareva
    30 janvier 2020 at 21:31

    Entretien très intéressant ayant été en Coree l été dernier, je comprends un peu mieux la subtilité de ce peuple, Merci :))

    Reply
    • Clothilde
      3 février 2020 at 10:57

      Avec plaisir Kareva ! Je suis heureuse que cette interview ait pu t’aider à mieux comprendre les Coréens 🙂

      Reply

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